Dr Hamadi Abdelhakim, homme d’affaires, est propriétaire d’une entreprise de fabrication de médicaments dans la zone industrielle de sidi bel-Abbès. Il a été candidat libre parmi les 12 fortunés aux présidentielles du 17 avril 2014. Très optimiste et plein d’ambition, il fait part de son inquiétude comme tout Algérien, de la situation politique que vit le pays. «J’étais tout simplement sensible à la dégradation qu’a connue le pays», disait-il pour justifier sa candidature aux présidentielles du 17 avril 2014.
Nous avons tenu à lui réserver les colonnes de notre quotidien pour savoir plus sur ses ambitions à venir au sujet des présidentielles de 2019.
La Nouvelle République : M. Hamadi, pour casser un peu avec la routine, vous êtes originaire de la wilaya de Jijel, né le 23/8/1965. Jeune donc. Vous étiez avant fonctionnaire comme docteur vétérinaire dans le secteur étatique, puis vous avez investi dans le secteur privé en créant en premier lieu, une entreprise d’importation et de distribution de médicaments, pour enfin vous lancez dans la production locale de médicaments. C’est largement suffisant pour conclure que depuis 1989, après plusieurs années d’exercice, vous avez bien réussi comme homme d’affaires.Pourquoi alors votre candidature aux présidentielles de 2014 ?
Dr A. Hamadi : Il y avait 132 postulants avant l’opération de sélection, ou même plus. La candidature de Bouteflika était un mythe pendant un certain temps, et franchement, en qui faut-il faire confiance ? J’étais inquiet comme tout Algérien, et je me suis vu capable d’apporter un changement, c’est un devoir, alors pour servir mon pays et mes frères, je n’hésiterai à aucun moment.
N.R. : Est-ce que vous soutenez le programme du président Bouteflika ?
Dr A. H. : Pour vous dire, Bouteflika a, lui-même, déclaré qu’il n’a pas de programme. Cela ne veut rien dire d’autre que Bouteflika a été d’un grand apport à la sécurité et la stabilité du pays. Il a une expérience, le problème, c’est que sa candidature était dans les premiers temps, incertaine. Pourquoi vous n’avez pas constitué un parti… Mon objectif est d’être le représentant de tous les Algériens et pas d’une partie du peuple sous la casquette d’un parti. C’est notre conception idéologique, on voit que les partis son constitués de «parties» qui sont plus faits pour diviser le peuple alors que d’autres font tout pour l’unir. On a pu dans un temps minime être représentatif dans 32 wilayas.
N.R. : J’ai constaté que vous parlez souvent au nom d’un groupe…
Dr A. H. : C’est spontané, je vois les choses de la sorte. Personne ne peut rien faire tout seul. Effectivement, je discute avec un groupe. Nous œuvrons ensemble et nous voulons faire passer par l’occasion un message. La gestion du pays passe par le peuple, la décision revient à l’Etat. Depuis longtemps, la pyramide est inversée, c’est l’Etat qui nourrit le peuple alors que ça doit être le contraire, c’est la base qui nourrit le sommet par la productivité.
N.R. : Parlons d’importation, qu’est-ce qu’il y a de nouveau dans votre programme ?
On ne va pas étaler tout un programme dans une petite rencontre. Ce que je tiens à préciser, c’est que notre programme contient du nouveau, une nouvelle vision de travail dans les différents domaines. Pas possible de les toucher tous mais à titre d’exemple, l’importation du lait doit cesser. Dans notre programme, on a une vision d’arrêter carrément l’importation du lait et cesser de faire des distinctions. Le propriétaire d’une seule vache a les mêmes droits qu’un propriétaire de 100 vaches. Cette mesure est surtout pour encourager chaque producteur. L’Etat dépense 11 milliards pour les services. Les frais de l’importation atteignent annuellement 60 milliards de dollars. Rien que pour le lait, environ 1 milliard de dollars. Pourquoi ne pas acheter 300 000 vaches chaque année, ce qui servirait à créer des micro-entreprises et soutiendrait l’emploi. Je vais vous devancer, je sais, vous allez me demandez comment les nourrir. Et bien messieurs, c’est là, la sagesse d’un gestionnaire, il y a un enchaînement à tout. Il faut changer les habitudes. Le domaine de la recherche ne se porte plus bien dans notre pays. On dépense trop. Parfois on se demande, pour le compte qui travaille-t-on ?
N.R. : Qu’est-ce que vous prévoyez dans votre programme pour les secteurs névralgiques comme la justice et l’enseignement, à titre d’exemple ?
Dr A. H. : Je préfère les appeler nobles. La justice, l’enseignement, la culture, la recherche, ce sont des secteurs qui portent la noblesse. Il faut les dépolitiser sinon pas grand-chose à espérer. Dans notre programme, c’est une priorité des priorités. On prévoit même un ministère de l’Immigration. Dans notre vision à court, moyen ou long terme, on prévoit de faire de l’Algérie le «Canada de l’Afrique». Vous voyez ce qui se passe ces dernières années, il y a des centaines d’immigrants et peut-être plus. Est-ce qu’on a mesuré les conséquences ou prévu des solutions ? Vous allez peut-être me parler ici de chômage. Et je vous dirai qu’un sujet de cette importance ne peut être expliqué en deux secondes. Je conclus seulement que si la volonté existe tout peut être réalisable. D’ailleurs, si on a pensé à créer un ministère de l’Immigration dans notre programme, on a prévu des solutions à tout ce qui peut suivre comme conséquences. Aussi, donner de l’importance à la recherche et veiller au développement de l’agriculture en commençant d’abord par sélectionner une semence qui n’est pas touchée génétiquement.
N.R. : Est-ce que vous allez présenter votre candidature aux présidentielles de 2019 ?
Dr A. H. : Disons plutôt, chaque chose en son temps. Je veux juste ajouter que l’Algérie, notre pays nous préoccupe tous. Alors que chacun soit productif et contribue à l’amélioration de notre Algérie. Enfin un grand merci à tous les Algériens.
Article paru dans dans La Nouvelle République du 26 septembre 2014 – Djillali Toumi